Quatre-vingts ans après son sacrifice héroïque, Missak Manouchian, figure emblématique de la Résistance française d’origine arménienne, et son épouse Mélinée, sont célébrés au Panthéon. Ancien ouvrier des chantiers de La Seyne-sur-Mer, son entrée symbolise un hommage national à son engagement et à sa lutte contre l’oppression.

Missak Manouchian

parc de la Loubière – CREDIT : ville de Toulon

Un hommage national et local

Ce mercredi 21 février marque une date historique avec l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian et de son épouse, 80 ans après leur mort. La cérémonie, présidée par Emmanuel Macron à partir de 18h30, rend hommage à ce résistant étranger et à son combat au sein des FTP-MOI contre l’armée allemande. Plus tôt dans la journée, l’Association de maintien des intérêts aux anciens de la navale de La Seyne (Amians) a également honoré sa mémoire devant la stèle des résistants au parc de la Navale de La Seyne-sur-Mer.

De l’atelier au champ d’honneur

Avant de s’illustrer dans la Résistance, Missak Manouchian a vécu à La Seyne-sur-Mer où, avec son frère Garabed, il a travaillé comme menuisier aux chantiers navals de septembre 1924 à juin 1925. Son passage dans cette ville du Var, bien que bref, est resté gravé dans les mémoires locales, notamment grâce aux archives municipales qui conservent encore les traces de son empreinte ouvrière.

Un symbole d’intégration et de lutte

L’entrée de Manouchian au Panthéon est perçue non seulement comme un hommage à son courage, mais aussi comme un signal fort envers les valeurs d’accueil et d’intégration de la France. Lucien Conac, président de l’Amians, souligne l’importance de cet événement dans un contexte où l’accueil des immigrés est souvent sujet à débat. La reconnaissance de Manouchian, premier ouvrier à entrer au Panthéon, est une source de fierté et d’honneur pour les anciens travailleurs des chantiers et pour toute la nation.

En célébrant Missak Manouchian, la France rend hommage à tous ceux qui, au-delà de leur origine ou de leur profession, ont lutté pour la liberté et la justice. Son parcours, de l’atelier naval à la Résistance, rappelle l’importance de l’engagement individuel pour des valeurs universelles.