La présence du moustique tigre en France est en constante augmentation, et dès la semaine prochaine, les autorités sanitaires vont renforcer leur surveillance de l’insecte.

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Le moustique tigre – CREDIT : Pixabay

Le département du Var, situé dans le sud-est de la France, est particulièrement touché par la prolifération du moustique tigre. En effet, le Var est considéré comme un “hotspot” de l’implantation de cet insecte vecteur de maladies.

Selon les données de Santé Publique France, en 2020, le Var a enregistré le plus grand nombre de cas autochtones de dengue en métropole avec 16 cas, suivi de près par les Alpes-Maritimes (14 cas). En 2021, le département a connu une augmentation des signalements de moustiques tigres, qui ont été multipliés par quatre par rapport à l’année précédente, ce qui a conduit les autorités locales à renforcer les opérations de lutte contre cet insecte.

En réponse à cette situation, le Conseil départemental du Var a mis en place un plan d’action contre le moustique tigre qui comprend notamment des actions de prévention, de surveillance, de traitement et de communication. Des équipes de professionnels sont mobilisées pour inspecter les zones potentiellement à risque, sensibiliser la population aux gestes de prévention, et réaliser des opérations de démoustication si nécessaire.

Du 1er mai au 30 novembre, période durant laquelle le moustique tigre est le plus actif, les autorités vont multiplier les messages de sensibilisation et déclencher des opérations de démoustication si nécessaire.

L’année dernière, le moustique tigre avait colonisé 71 départements, et avait été à l’origine de 65 “cas autochtones” de dengue, concentrés dans le sud de la France. Bien que le nombre de cas autochtones puisse sembler faible, il témoigne d’une dynamique alarmante pour l’avenir, selon Marie-Claire Paty, coordinatrice de la surveillance des maladies vectorielles à Santé publique France. Depuis 2010, le nombre de départements métropolitains colonisés par le moustique tigre a été multiplié par dix, et il est fort probable que le risque associé à cet insecte continue à s’intensifier.

Le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) a récemment averti que l’Hexagone devrait s’attendre à une augmentation des cas de dengue, Zika et chikungunya dans les années à venir, des maladies transmises par des moustiques “vecteurs” qui sont maintenant largement implantés sur le territoire national. Bien qu’il n’y ait pas encore de forme grave de ces maladies en France métropolitaine, des complications sont possibles et peuvent entraîner des réanimations, voire des décès, selon Marie-Claire Paty.

L’entomologiste Didier Fontenille souligne que le moustique tigre est un insecte urbain qui se déplace dans les voitures et pond ses oeufs dans les collections d’eau laissées par les gens, comme des pots, des soucoupes et des récupérateurs d’eau. Il aime également le sang humain, ce qui en ville, ne manque pas. Le réchauffement climatique accélère également son développement, car plus il fait chaud, plus vite il peut transmettre une infection. Les autorités sanitaires redoutent l’organisation de grands événements sportifs internationaux en métropole, qui pourraient donner lieu à d’importants mouvements de populations venues du monde entier et augmenter le risque d’une propagation de maladies transmises par le moustique tigre.

Pour limiter les risques, Didier Fontenille conseille de rendre la vie difficile à cet insecte, en éliminant les collections d’eau et en réduisant les mouvements de population. Bien que pour le moment il ne soit qu’un insecte essentiellement nuisant en France métropolitaine, il pourrait devenir un problème de santé publique dans les années à venir, selon Fontenille.