Présents dans les cimetières provençaux, le cyprès perpétue une tradition millénaire empreinte de symbolisme et de spiritualité.
Cyprès dans un cimetière – CREDIT : WikimediaCommons
Une tradition millénaire toujours vivace en Provence
Dans le paysage provençal, il est difficile de ne pas remarquer la présence majestueuse des cyprès, notamment à l’entrée des cimetières. Cet arbre élancé, à l’allure solennelle, ne s’y trouve pas par hasard. Sa présence relève d’une tradition ancienne, empreinte de symbolisme et de spiritualité, qui perdure depuis des siècles dans la culture méditerranéenne.
Un symbole de deuil et d’éternité
Depuis l’Antiquité, le cyprès est considéré comme un symbole funéraire. Chez les Grecs et les Romains, il représentait déjà le deuil, en raison de son feuillage persistant et de son apparence droite et immobile. En Provence, cette symbolique s’est enracinée, et le cyprès est devenu l’arbre des morts, celui que l’on plante pour accompagner les défunts. Sa silhouette sombre et verticale semble pointer vers le ciel, suggérant une élévation de l’âme, et par sa longévité, il incarne l’éternité.
Une fonction pratique et spirituelle
Au-delà de son aspect symbolique, le cyprès remplissait également un rôle pratique. Planté à l’entrée des cimetières ou le long des allées, il servait de repère visuel pour signaler la présence d’un lieu sacré. Son bois, résistant à la pourriture, était aussi utilisé pour confectionner des cercueils ou des croix. Dans les croyances populaires provençales, on disait également que le cyprès, par son feuillage dense et son odeur particulière, protégeait les âmes des défunts et éloignait les mauvais esprits.
Une coutume respectée jusqu’à aujourd’hui
Malgré l’évolution des pratiques funéraires, cette tradition se perpétue dans de nombreux villages du sud de la France. On continue à planter des cyprès dans les cimetières en Provence, parfois même dans les jardins privés en souvenir d’un proche disparu. Le respect de cette coutume témoigne de l’attachement des Provençaux à leur patrimoine culturel et spirituel. Le cyprès, arbre silencieux mais omniprésent, reste un témoin fidèle des liens entre les vivants et les morts.