En 1610, les sept fils de la famille Laget sont massacrés par des corsaires barbaresques à Sanary-sur-Mer, un drame commémoré par la chapelle Notre-Dame d’Espaïme

rue Laget Sanary

Rue Laget à Sanary – CREDIT : VarActu

Ce drame familial, survenu au XVIIe siècle, a profondément marqué la mémoire locale et a donné naissance à un lieu de recueillement toujours visible aujourd’hui.​

Une attaque meurtrière en 1610

Au début du XVIIe siècle, les côtes provençales étaient régulièrement la cible de raids barbaresques, menés par des corsaires originaires d’Afrique du Nord. En 1610, l’un de ces raids frappe le domaine du Lançon, propriété des époux Laget. En l’absence des parents, leurs sept fils sont attaqués par les corsaires. Malgré leur bravoure, ils sont tous tués. À leur retour, les parents découvrent le massacre. La mère, submergée par le chagrin, s’évanouit, un état décrit en provençal par le terme « espaïmé ».​

La chapelle Notre-Dame d’Espaïme, un lieu de mémoire

Profondément affectés, les époux Laget décident de quitter leur domaine et le cèdent à un parent résidant à Ollioules. En 1611, ce dernier fait ériger la chapelle Notre-Dame d’Espaïme sur les lieux du drame, servant de sépulture aux sept frères. Ce modeste édifice, mesurant 3,90 mètres de large sur 8,20 mètres de profondeur, est flanqué de deux baies étroites et surmonté d’un oculus et d’un clocheton. Bien que propriété privée et fermée au public, la chapelle demeure un témoignage poignant de cette tragédie familiale.

Un témoignage du passé

Cette histoire illustre les dangers auxquels étaient confrontées les communautés côtières de Provence au XVIIe siècle. Les raids barbaresques semaient la terreur, poussant parfois les populations à abandonner leurs habitations pour des zones plus sûres. La chapelle Notre-Dame d’Espaïme, bien que discrète, rappelle ce passé tumultueux et la résilience des habitants face à l’adversité