Combien de fois as-tu entendu (ou pensé) : « Arrête de t’énerver », « Ne pleure pas », ou « Positive un peu ! » ?

émotions désagréables

Nous vivons dans une culture qui diabolise la moindre émotion inconfortable, comme s’il s’agissait de faiblesses à éradiquer.

Pourtant, quand j’accompagne mes patients, je constate toujours la même chose : ce refus du désagrément crée plus de souffrance que l’émotion elle-même. Aujourd’hui, et si nous apprenions à écouter ces messages précieux que nous envoient nos émotions ?

Le grand malentendu sur les émotions « négatives »

La tyrannie de la positivité

◦ Sur les Réseaux sociaux : des vies parfaites sans ombre au tableau

◦ Résultat : On se sent anormal·e de ressentir de la tristesse ou de la

colère.

La confusion entre émotion et réaction

Ce n’est pas la colère qui est problématique, mais les cris ou la violence qui en résulte. Ce n’est pas la tristesse le problème, mais l’isolement prolongé.

Le mythe du contrôle total

Croire qu’on peut choisir ses émotions = source d’anxiété supplémentaire

À quoi servent ces émotions mal-aimées ?

Tristesse = « J’ai besoin de réconfort/d’accepter une perte »

Danger si ignoré = Dépression

Colère = « Mes limites ont été franchies »

Danger si ignoré = Explosion ou ressentiment

Peur = « Prépare-toi, danger ! »

Danger si ignoré = Anxiété chronique

Jalousie = « Un besoin n’est pas comblé »

Danger si ignoré = Comportements toxiques

3 étapes pour faire la paix avec ses émotions

  1. L’identification sans jugement
  • Au lieu de : « Je ne devrais pas être en colère »
  • Essayer : « Je ressens de la colère. Quel besoin se cache derrière ? »
  1. L’expression saine

Colère → Sport, écriture, parole assertive

Tristesse → Pleurer, parler à un proche, créer

Anxiété → Respiration, liste d’actions concrètes

  1. L’accueil bienveillant

Visualiser l’émotion comme une vague : elle monte, culmine, redescend

Se dire : « C’est inconfortable, mais pas dangereux »

Un exercice puissant : Le journal des émotions

Pendant 1 semaine

Note 3 émotions désagréables quotidiennes

Pour chacune, réponds :

Quel déclencheur ?

Quel message ?

Quel petit pas pour y répondre ?

Exemple :

Agacement au travail → Besoin de respect → En parler calmement à mon collègue demain

Ce que révèle la recherche

Les personnes acceptant leurs émotions négatives ont une meilleure santé psychologique. Essayer de supprimer une émotion augmente son intensité de 40%.

La capacité à nommer précisément ses émotions réduit leur impact. Nos émotions désagréables ne sont pas des bugs à réparer, mais des signaux vitaux à décoder. En apprenant à les accueillir plutôt qu’à les combattre, nous transformons notre relation à nous-mêmes et aux autres. La prochaine fois que tu ressentiras une de ces émotions mal-aimées, essaie de lui dire : « Merci de me protéger. Que veux-tu m’apprendre ? »

Et toi ? Quelle émotion difficile as-tu appris à apprivoiser ? Partage ton expérience en commentaire – tes mots pourraient libérer quelqu’un d’autre. 💬

Elodie Bonetto – Psychologue et Coach spécialisée en TCC et EMDR, créatrice du podcast Journal d’une Psy