Restreindre Airbnb dans le Var ? L’encadrement des locations touristiques de type Airbnb dans le Var, fait débat.

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Restreindre Airbnb dans le Var ?  – CREDIT : Wikimedia commons

Les biens meublés touristiques, notamment les locations proposées sur des plateformes telles qu’Airbnb, suscitent de vives discussions parmi les élus et les associations. Dans le département du Var, où les locations de ce type sont nombreuses, certains considèrent cette pratique comme un fléau qu’il est impératif de mieux encadrer.

Les plateformes de location, et en particulier le géant Airbnb, sont accusées d’aggraver la crise du logement. Il est indéniable que mettre son bien en location touristique sur une plateforme est plus avantageux et rapporte davantage aux propriétaires. Cependant, cette pratique n’est pas sans conséquences, car elle perturbe considérablement le marché immobilier dans certaines régions. Les loyers des logements destinés à la location de longue durée connaissent une flambée des prix en raison de la raréfaction des biens disponibles dans les villes et communes très prisées par les touristes. Les résidents locaux se retrouvent contraints de s’exiler faute de pouvoir se loger convenablement. Quant à ceux qui aspirent à s’installer durablement dans ces zones, ils doivent faire preuve de patience, réduire leurs exigences et surtout disposer des ressources financières nécessaires.

Restreindre Airbnb dans le Var ?

Céline de Toulon nous précise : “Enfin, des mesures sont envisagées pour réguler les locations touristiques dans notre région prisée de la Côte d’Azur. C’est un pas dans la bonne direction pour préserver notre marché immobilier et assurer un logement accessible aux habitants locaux. Depuis l’avènement des plateformes de location telles qu’Airbnb, nous avons vu une prolifération de biens transformés en locations touristiques à temps plein. Cela a entraîné une augmentation spectaculaire des prix des loyers sur le marché de la location longue durée, rendant difficile voire impossible pour les résidents de trouver un logement abordable.”

Doit-on renforcer le pouvoir des maires ?

Le 5 juin dernier, le ministre de la Ville et du Logement, Olivier Klein, a déclaré : “En France, nous disposons déjà de nombreuses mesures de protection. Il est essentiel de continuer à trouver des solutions équilibrées”. Alors que la saison estivale approche à grands pas, le ministre a souligné l’importance d’être à la fois un pays touristique, en préservant cette chance, et de permettre à nos concitoyens de se loger, quel que soit leur lieu de résidence. Olivier Klein a également proposé d’imposer davantage de taxes sur Airbnb et de permettre aux maires de définir le nombre de locations autorisées dans leur commune.

Augmenter les impôts pour les loueurs ?

Dans le but de privilégier les habitants des zones touristiques très prisées, le ministre reconnaît qu’il est nécessaire de trouver des mesures plus équilibrées. Aujourd’hui, les propriétaires de logements meublés touristiques bénéficient, sous certaines conditions, d’une réduction fiscale de 71%. Considérée comme trop disparate et injuste, cette mesure fiscale est en cours de révision par Elisabeth Borne, ministre chargée du Logement. Cette refonte de la fiscalité sur les logements mis en location sera inscrite dans le prochain projet de loi de finances.

Si Olivier Klein a affirmé qu’il n’y avait “aucun tabou” concernant les locations touristiques, de nombreux acteurs ne partagent pas cette vision. Surtout depuis que la proposition de loi visant à mieux encadrer et restreindre airbnb dans le Var pour ces locations qui a été retirée de l’agenda parlementaire.

Fabrice, loueur à Hyères, tenait à s’exprimer suite à un article que nous avions fait il y a quelques jours sur ce sujet : “Franchement, ça me fait chier de voir qu’ils veulent nous mettre des restrictions sur nos locations Airbnb à Hyères. Ouais, je comprends que certains se plaignent de la pénurie de logements à long terme, mais faut pas oublier les avantages que ça apporte pour nous, les proprios. Moi, je compte sur mes locations Airbnb pour arrondir mes fins de mois. Ça me permet de payer les factures, d’entretenir mon bien et même de me faire plaisir de temps en temps. Et franchement, ça fait du bien à l’économie locale aussi ! Les touristes qui choisissent de séjourner chez moi dépensent leur argent dans les restos, les boutiques et les activités de la région.”

Des logements énergivores qui pourrait être bientôt interdits ?

En octobre dernier, le ministre du Logement avait annoncé l’interdiction de mettre en location des logements énergivores sur des plateformes telles qu’Airbnb, Booking ou Abritel. Depuis le 1er janvier 2023, il est interdit de louer des logements dont la consommation énergétique dépasse les 450 kilowattheures par mètre carré et par an en France métropolitaine. De plus, conformément à la loi Climat et résilience de 2021, les logements classés F et G selon le diagnostic de performance énergétique (DPE) seront interdits à la location d’ici 2028. Toutefois, aucune interdiction n’est encore en vigueur pour les logements destinés à la location saisonnière.

Le débat sur l’encadrement des locations touristiques de type Airbnb sur la Côte d’Azur est loin d’être clos. Les mesures envisagées visent à trouver un équilibre entre le développement touristique et la préservation du droit au logement pour les résidents locaux. Les prochains mois seront déterminants pour définir les actions concrètes à mettre en place afin de répondre à ces préoccupations légitimes.