Les députés examinent une proposition de loi visant à interdire la vente de gaz hilarant aux particuliers, face à son usage détourné et aux risques sanitaires.

gaz hilarant ballon

gaz hilarant ballon – CREDIT : Wikimédia Commons

Une consommation inquiétante malgré les restrictions

Le protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de gaz hilarant, est dans le viseur des députés. Alors que son usage récréatif continue de se répandre, notamment chez les jeunes, une proposition de loi visant à interdire sa vente aux particuliers est en cours d’examen à l’Assemblée nationale ce mercredi 29 janvier 2025.

Actuellement vendu sous forme de cartouches pour les siphons à chantilly, ce gaz est largement détourné à des fins euphorisantes. Son inhalation via des ballons de baudruche procure une sensation de légère ivresse, expliquant son succès croissant chez les adolescents. Pourtant, ses effets secondaires sont loin d’être anodins : asphyxie, perte de connaissance, brûlures, troubles neurologiques et cardiaques sont autant de dangers signalés par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).

Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), en 2021, 5,5 % des élèves de troisième déclaraient avoir déjà consommé du gaz hilarant, les garçons étant deux fois plus nombreux que les filles.

Une législation actuelle jugée insuffisante

La consommation de gaz hilarant n’est pas une nouveauté. Une première loi en mai 2021 avait interdit sa vente aux mineurs et dans les bars et tabacs, mais le produit reste disponible en supermarchés et sur internet, rendant les restrictions inefficaces.

Avec cette nouvelle proposition de loi, les députés souhaitent aller plus loin :

  • Interdire la vente aux particuliers, peu importe leur âge.
  • Restreindre sa commercialisation à certains professionnels via un décret.
  • Intégrer le gaz hilarant aux séances de prévention dans les collèges et lycées, comme c’est le cas pour le cannabis.

Un débat sur l’interdiction totale

Si l’interdiction de vente fait consensus, la question de la pénalisation de la détention et de la consommation divise l’Assemblée. Certains députés, notamment du groupe Les Républicains, plaident pour une interdiction totale, incluant la répression des consommateurs. D’autres, comme ceux du MoDem et de Renaissance, craignent de nuire aux usages professionnels et proposent d’autoriser la vente aux particuliers de petites cartouches sous conditions.

Les débats autour de ce texte promettent d’être houleux, entre prévention des risques sanitaires et protection des usages légitimes.