GameStop veut se séparer de Micromania, mettant en péril l’avenir de l’enseigne française et ses 1200 salariés. Sans repreneur, les boutiques de jeux vidéo pourraient disparaître.
Micromania fermeture GameStop – CREDIT : Wikimédia Commons
L’enseigne française Micromania-Zing, longtemps référence incontournable pour les amateurs de jeux vidéo, est en grand danger. Sa maison-mère, le groupe américain GameStop, a annoncé vouloir céder ses filiales française et canadienne. Si aucun repreneur ne se manifeste, les quelque 300 boutiques en France pourraient définitivement fermer leurs portes, laissant près de 1200 salariés sans emploi.
Un secteur en pleine mutation
L’annonce de GameStop ne surprend personne. Depuis plusieurs années, le marché du jeu vidéo physique s’effondre face à l’essor du numérique. De plus en plus de joueurs préfèrent acheter leurs jeux en version dématérialisée via des plateformes comme Steam, PlayStation Store, Xbox Live ou encore l’eShop de Nintendo. Cette évolution des habitudes de consommation a fragilisé les magasins spécialisés, qui peinent à rivaliser avec les offres en ligne.
Micromania a pourtant tenté de diversifier son activité, notamment en développant la vente de goodies, figurines, vêtements et accessoires dérivés. En 2017, elle a fusionné avec Zing-Pop Culture, misant sur l’engouement pour la culture geek. Mais ces efforts n’ont pas suffi à convaincre GameStop de maintenir son implantation en France.
Un précédent inquiétant en Allemagne et en Italie
Le retrait de GameStop du marché français suit une tendance déjà observée ailleurs. En 2024, le groupe avait cessé ses activités en Allemagne et en Italie, faute de repreneur. La crainte est donc grande que Micromania subisse le même sort. Même si un acheteur se manifeste, rien ne garantit que l’enseigne continuera d’exister sous sa forme actuelle.
La situation financière de Micromania s’était déjà détériorée ces dernières années. En 2021, l’entreprise avait dû fermer 47 boutiques, entraînant la suppression de 130 emplois. Aujourd’hui, avec environ 1200 employés et plus de 300 magasins, l’avenir semble incertain.
Une concurrence féroce et une rentabilité en berne
Micromania doit également faire face à une concurrence impitoyable. Des enseignes comme Fnac, Boulanger, Amazon ou CDiscount proposent un large choix de jeux à des prix souvent plus attractifs. Même les grandes surfaces, à l’image de Carrefour et Leclerc, proposent des offres compétitives lors des sorties majeures, comme celles de la PS5 et de la Xbox Series X.
Face à cette pression économique, GameStop préfère se recentrer sur ses marchés les plus rentables, à savoir l’Amérique du Nord et l’Australie. Pour les joueurs français, la disparition de Micromania signerait la fin d’une époque, celle des boutiques physiques où l’on pouvait tester, échanger et acheter ses jeux en toute convivialité.