Les inégalités sont élevés dans le Var et les Alpes-Maritimes. L’écart entre les riches et les pauvres se creusent de plus en plus.

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L’écart entre les riches et pauvres se creusent dans le Sud – CREDIT : VarActu

Le Var et les Alpes-Maritimes sont pointées du doigt comme l’un des territoires où les inégalités entre les plus riches et les plus précaires sont les plus marquées, selon un rapport publié le 8 juin par l’Observatoire des inégalités. Le département du Var, présente des disparités légèrement moins importantes.

Selon le rapport, le niveau de vie médian s’élève à 1 880 euros par mois pour une personne seule après impôts et prestations sociales. Environ 4,8 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 50% de ce niveau de vie médian, tandis que 4,5 millions de personnes se situent au-dessus du seuil de richesse, établi au double du niveau de vie médian. Les femmes gagnent en moyenne 15% de moins que les hommes.

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) est classée quatrième région la plus inégalitaire en France, après l’Île-de-France, la Réunion et la Martinique. L’écart entre le revenu minimum des 10% les plus riches (3 304 euros) et le revenu maximum des 10% les plus pauvres (930 euros) atteint 2 374 euros mensuels, comparé à une moyenne nationale de 2 334 euros, soit un rapport interdécile de 3,6 points.

Le rapport souligne que les Alpes-Maritimes affichent un rapport interdécile de 3,7 points, ce qui en fait le neuvième département le plus marqué par les inégalités parmi les 101 départements français. Les communes les plus touchées par ces disparités dans ce département sont Saint-Paul-de-Vence (avec un rapport de 5,2), Villefranche-sur-Mer (5,1) et La Turbie (4,5). En revanche, les communes de Saint-Martin-du-Var (2,7), La Trinité (2,7) et L’Escarène (2,8) présentent les inégalités les moins marquées.

Le Var se classe légèrement mieux que les Alpes-Maritimes, occupant la 21e place des départements les plus inégalitaires. Parmi les communes varoises où les disparités sont les plus importantes, on retrouve en tête Grimaud (5,3), suivie de la station balnéaire de Saint-Tropez (4,8) et de Gassin (4,7). En revanche, Forcalqueiret (2,5), Rocbaron (2,5) et Belgentier (2,7) sont les communes où les inégalités sont les moins marquées.

L’Observatoire des inégalités est un organisme privé indépendant chargé de dresser un état des lieux complet des inégalités en France. Ses données, issues de l’édition 2023, sont basées sur des informations de l’Insee datant de 2020. Certaines communes de moins de 2 000 habitants ne disposent pas de données disponibles.

La hausse de la précarité est visible dans les Alpes-Maritimes, avec une augmentation de 23% des bénéficiaires d’aide du Secours populaire entre le premier trimestre 2022 et le premier trimestre 2023, atteignant 17 000 bénéficiaires. Cette hausse est attribuée à une augmentation des prix de 14% dans le département, incitant davantage de personnes âgées, d’étudiants et de travailleurs précaires à solliciter l’aide de cette association caritative.

Malgré une amélioration de l’emploi, avec une baisse significative du taux de chômage, le directeur de l’Observatoire des inégalités, Louis Maurin, souligne que la hausse des prix impacte durement les ménages modestes, notamment ceux vivant dans des logements énergivores ou dépendant d’une voiture pour leurs déplacements. Cette situation crée un risque de déclassement pour les salariés dont les revenus ne suivent pas l’envolée des prix.

Ainsi, l’amélioration actuelle de l’emploi ne doit pas occulter la précarité persistante de millions de salariés vivant au jour le jour ou avec un horizon de vie très court, selon Louis Maurin. Les catégories populaires ont le sentiment d’être exclues d’un progrès qui profite à une “France d’en haut”, jouissant pleinement de la société de consommation et maîtrisant leur trajectoire de vie. Cette réalité est également observable sur la Côte d’Azur.