Toulon agit pour sa rade en éliminant les épaves de bateaux abandonnés qui menacent l’environnement marin.
Nettoyage épaves rade de Toulon- PHOTO : Var Actu
À Toulon, les services de l’État mènent depuis février une ambitieuse opération de nettoyage dans la rade. Objectif : enlever les épaves de bateaux abandonnées qui, en plus d’enlaidir le paysage, représentent un risque environnemental majeur.
Une intervention complexe pour récupérer les épaves
Depuis plusieurs mois, les équipes doivent récupérer des bateaux échoués parfois depuis des années, certains reposant jusqu’à cinq mètres de profondeur. Les défis sont nombreux : poids variable des embarcations, fragilité des structures et respect de l’environnement marin. La majorité des épaves concernées mesure entre 5 et 10 mètres, mais certaines, comme un voilier de 14 mètres récemment extrait, nécessitent des moyens plus lourds.
Les épaves sont souvent abandonnées après avoir été endommagées par des tempêtes, leurs propriétaires préférant l’abandon aux frais élevés d’enlèvement. Ces carcasses deviennent alors la responsabilité de l’État. Cette opération à Toulon s’inscrit dans une campagne plus vaste : en 2024, la préfecture maritime a recensé 110 épaves à travers la Méditerranée.
Un impact écologique et économique
Au-delà de la pollution visuelle, ces bateaux dégradés libèrent dans la nature des matériaux dangereux : peintures toxiques, plastiques, carburants, ou encore liquides de batterie. La rade de Toulon, espace sensible à la biodiversité marine, nécessite une vigilance accrue. Le coût total de cette campagne de renflouement est estimé à 640 000 euros. Lorsqu’un propriétaire est identifié, les autorités tentent de lui faire supporter les frais d’intervention.
Une fois sorties de l’eau, les embarcations sont transférées dans des centres spécialisés pour y être démantelées et recyclées. Tous les matériaux récupérables sont valorisés, qu’il s’agisse du bois, des métaux ou même de certains éléments composites.
Vers une nouvelle vie pour les bateaux
La France dispose depuis 2019 de l’Association pour la Plaisance Eco-Responsable (APER), un éco-organisme agréé par l’État chargé de déconstruire les bateaux de plaisance en fin de vie. À ce jour, 3 000 bateaux ont été traités, avec l’objectif d’en récupérer encore davantage pour limiter l’impact environnemental.
À Toulon, l’opération de nettoyage devrait se poursuivre encore une dizaine de jours, une étape essentielle pour rendre à la rade tout son éclat naturel et protéger son écosystème marin.
