Le rapport 2024 du BEA révèle une amélioration globale de la sécurité aérienne en France, malgré des incidents critiques dans le transport commercial.

Bilan sécurité aérienne France 2024 – CREDIT : VarActu
L’année 2024 a marqué un tournant pour la sécurité aérienne, avec des dynamiques opposées entre aviation générale et transport commercial. Dans son rapport annuel, le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) met en lumière une baisse notable du nombre d’accidents en France, mais aussi un regain d’activité sur la scène internationale.
Accidents en baisse, mais vigilance maintenue
En 2024, la France a recensé 177 accidents aériens, dont 18 mortels, pour un total de 30 décès et 31 blessés graves. C’est une amélioration significative par rapport à 2023 : -16 % d’accidents, -45 % d’accidents mortels et -42 % de victimes. L’aviation générale, notamment l’activité ULM, présente des chiffres historiquement bas, suggérant des effets positifs des actions de prévention.
Cependant, certains événements, bien que sans conséquences humaines graves, auraient pu être bien plus dramatiques. C’est le cas de deux collisions en vol en aviation légère ayant causé d’importants dégâts matériels, mais miraculeusement sans blessés.
Transport commercial : des incidents préoccupants
Le secteur du transport commercial reste marqué par plusieurs événements critiques. Une collision entre deux Airbus A330 à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle et un incident grave à Marseille-Provence impliquant un Boeing 737 et un Boeing 757 soulèvent des questions sur la conscience situationnelle des contrôleurs aériens et la prévention des incursions sur piste.
À l’échelle mondiale, le BEA a été impliqué dans 249 enquêtes étrangères, dont cinq relevant de la catégorie 1 (événements majeurs), notamment l’accident du 2 janvier à Tokyo-Haneda entre un Airbus A350 et un DHC8.
Adaptation des ressources et nouvelles orientations
Le BEA a ouvert 95 enquêtes en 2024, un chiffre en baisse, lié à une réduction des enquêtes de catégorie 3, moins prioritaires. Il poursuit une stratégie de recentrage sur les cas à forte valeur ajoutée en termes de sécurité. À partir de 2025, les enquêtes de catégorie 3 seront supprimées, permettant de concentrer les efforts sur les événements les plus significatifs.
Une expérimentation menée avec la Fédération Française Aéronautique (FFA) vise à mieux gérer les enquêtes simplifiées à l’avenir, en déléguant certaines missions à des enquêteurs de première information spécialement formés.
Un BEA réactif et tourné vers l’efficacité
Le rapport souligne aussi l’efficacité croissante du BEA : 73 % des enquêtes ouvertes en 2024 ont été clôturées en moins d’un an. Cette performance est attribuée à une meilleure organisation, au recrutement d’enquêteurs et à l’absence d’accident majeur sur le sol français.