Les revenus nécessaires pour vivre décemment en France en 2024 atteignent des sommets, laissant le Smic loin derrière.
Revenu vie décente 2024 – CREDIT : Var Actu
Face à l’inflation galopante, l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES) a mis à jour les seuils de revenu nécessaires pour vivre décemment en France en 2024. Les chiffres révèlent un décalage préoccupant entre les réalités financières des Français et le Smic.
Qu’est-ce qu’un revenu décent ?
Définir un revenu décent reste une tâche délicate, car il n’existe pas de norme universelle. Selon l’ONG Fair Wage Network, un revenu décent doit permettre de couvrir les besoins essentiels d’une famille, tels que l’alimentation, le logement, les transports, l’éducation, et les frais de santé, tout en offrant la possibilité d’épargner et d’accéder à des biens de consommation.
En France, les dernières estimations de l’IRES indiquent qu’en 2024, il faut environ 1 800 euros nets par mois pour une personne seule et 4 150 euros pour un couple avec deux enfants pour atteindre ce seuil. Ces montants incluent les prestations sociales, mais restent très éloignés du Smic net de 1 426,30 euros. Ce constat alimente le débat sur la revalorisation des salaires minimums.
Inflation et écart croissant
Depuis les dernières données de l’Observatoire national de la pauvreté en 2022, les effets de l’inflation ont amplifié les besoins financiers des ménages. Le chercheur Pierre Concialdi de l’IRES souligne cette évolution marquante, estimant que les besoins des familles ont bondi en deux ans. Par ailleurs, une enquête de l’Observatoire Société et Consommation (ObSoCo) révèle que les Français ressentent un manque moyen de 897 euros par mois pour vivre non pas décemment, mais « bien ».
Une situation financière préoccupante
La perception des Français vis-à-vis de leur situation financière reflète ce fossé grandissant :
- 60 % se disent insatisfaits de leurs finances.
- 79 % se restreignent sur des dépenses nécessaires.
- 73 % pensent que les générations futures vivront dans des conditions plus difficiles.
Face à cette situation, de nombreux foyers adoptent des stratégies d’austérité, tandis que 47 % anticipent une détérioration financière dans l’année à venir.
Vers une refonte des priorités économiques ?
Ces données relancent le débat sur la pertinence d’un Smic considéré insuffisant pour garantir une vie décente. En avril dernier, Florent Menegaux, PDG de Michelin, déclarait : « Le Smic n’est pas un salaire décent », une affirmation qui prend un écho particulier dans ce contexte.
Alors que 66 % des Français pensent régulièrement à l’argent, les banques et autres institutions financières pourraient jouer un rôle clé en proposant des solutions adaptées, simplifiées et inclusives pour les ménages en difficulté.