9,6 millions de Français boivent une eau contaminée par des rejets radioactifs, mais le Var semble pour l’instant épargné, selon la CRIIRAD.
Tritium eau potable contamination radioactive – CREDIT : Var Actu
La contamination radioactive des eaux potables par le tritium touche près de 10 millions de Français, selon un rapport publié par la CRIIRAD. Malgré l’absence de communes varoises sur la liste, la proximité de zones concernées, comme les Alpes-Maritimes, interpelle.
Le tritium : une pollution invisible mais omniprésente
Produit radioactif issu des rejets de l’industrie nucléaire, le tritium contamine les eaux potables de nombreuses communes françaises, notamment près des centrales nucléaires. D’après la CRIIRAD, 9,6 millions de personnes vivent dans des zones où cette pollution a été détectée à au moins deux reprises, avec des niveaux d’activité parfois cinq fois supérieurs au bruit de fond. En élargissant les analyses, ce chiffre grimpe à 16,6 millions de personnes.
Les régions les plus touchées incluent l’Île-de-France, alimentée par la Seine, ainsi que les vallées de la Loire, du Rhône, de la Garonne et de la Vienne. À ce jour, 290 communes franciliennes et 663 communes au total présentent une contamination importante. Ces résultats concernent également des villes comme Lyon, Nantes ou encore Orléans.
Une situation opaque et sous-évaluée
Si la recherche du tritium est devenue obligatoire dans les eaux potables en 2005, la consultation des résultats reste difficile. La CRIIRAD dénonce le manque de transparence des bases de données officielles, qu’elle juge archaïques. Pire encore, pour près de 4 000 communes, aucune analyse n’a été rapportée, laissant planer un doute sur l’ampleur réelle du phénomène.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, dix communes des Alpes-Maritimes, dont Cannes, Mougins et Valbonne, ont été touchées en 2018. Dans les Bouches-du-Rhône, seules les Saintes-Maries-de-la-Mer sont concernées par des résultats récents (2018). Le Var, en revanche, reste épargné selon les analyses réalisées entre 2016 et 2023.
Des normes à revoir d’urgence
Selon la CRIIRAD, les normes actuelles ne protègent pas suffisamment la population, d’autant plus que les rejets de tritium pourraient augmenter avec la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Les autorités estiment que les niveaux détectés sont sans danger, mais plusieurs scientifiques contestent cette vision, pointant des impacts sanitaires sous-évalués.
L’organisme invite les citoyens à se mobiliser et à consulter les données disponibles sur leur site, afin de mieux comprendre et surveiller la qualité de leur eau potable.