Lors de la discussion sur la PPL 687, le député Frédéric Boccaletti a défendu la priorité aux travailleurs et dénoncé les dérives du logement social.

Frédéric Boccaletti à l'Assemblée

Frédéric Boccaletti à l’Assemblée – CREDIT : Capture X

Lors de la discussion générale en Séance Publique sur la Proposition de loi 687, visant à prioriser les travailleurs dans l’attribution des logements sociaux, le député du Var Frédéric Boccaletti a défendu une réforme en profondeur du système d’attribution des HLM. Il a notamment critiqué les limites de la loi SRU et plaidé pour l’instauration du principe de priorité nationale.

Des travailleurs contraints de dormir dans leur voiture

Le député a ouvert son intervention en dénonçant la situation actuelle : malgré leur emploi, certains travailleurs pauvres n’ont pas accès à un logement et dorment dans leur voiture. Il a rappelé que 2,7 millions de ménages dépendent du logement social en France et que la crise du logement nécessite des mesures plus justes et adaptées aux réalités locales.

Selon lui, donner la priorité aux travailleurs dans l’attribution des logements sociaux est une mesure nécessaire et légitime, inspirée du programme de Marine Le Pen en 2022. Toutefois, il estime que cette proposition de loi ne règle pas le problème global de la crise du logement ni les dérives du système actuel.

Une critique de la loi SRU jugée « déconnectée des territoires »

Frédéric Boccaletti a également dénoncé les incohérences de la loi SRU, qui impose un quota de logements sociaux dans certaines communes, sans prendre en compte la réalité des besoins locaux. Il a cité plusieurs exemples dans sa circonscription :

  • Saint-Mandrier : la commune doit construire 403 logements sociaux alors qu’il n’y a que 86 demandes recensées, entraînant une pénalité de 125 000 euros.
  • Bandol : la ville compte 340 familles en attente de logement social, mais le CCAS enregistre 2973 demandes au total.
  • La Seyne-sur-Mer : avec déjà plus de 20% de logements sociaux, la commune est confrontée à une paupérisation croissante.

Il a rappelé que la loi SRU ne tient pas compte des contraintes environnementales comme les zones Natura 2000, les espaces agricoles, les zones inondables ou la loi Littoral, compliquant encore davantage la construction de nouveaux logements.

Lutter contre les abus et instaurer une « priorité nationale »

Outre la priorité aux travailleurs, Frédéric Boccaletti a dénoncé les abus et dérives du logement social :

  • Sous-location illégale et occupation par des ménages non éligibles.
  • Logements sociaux occupés par des élus bénéficiant d’indemnités parlementaires.
  • Présence de familles de délinquants dans les quartiers sensibles, selon lui, responsables d’un climat d’insécurité.

Enfin, il a réaffirmé sa volonté d’intégrer le principe de priorité nationale, afin que les Français bénéficient en premier du logement social. Une mesure qu’il entend défendre par voie d’amendements et qui, selon lui, est plébiscitée par 70% des Français.

Une réforme urgente du logement social

Le député du Var s’est dit favorable au texte initial, tout en insistant sur la nécessité d’aller plus loin avec des mesures plus strictes, notamment en matière de priorité nationale et de lutte contre les abus.