L’île du Levant, site militaire clé, accueille depuis 1950 des essais de missiles, renforçant la défense française.

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Une crique paisible du Levant – CREDIT : WikimediaCommons

Au large des côtes varoises, l’île du Levant abrite depuis les années 1950 un site militaire de premier plan pour les essais de missiles français. Ce centre, longtemps méconnu du grand public, joue un rôle crucial dans le développement et la validation des armements de la défense nationale.

Une histoire ancrée dans la recherche balistique

L’aventure débute en octobre 1950, lorsque la Marine nationale installe une station de lancement rudimentaire sur l’île, donnant naissance au Centre d’essais et de recherche d’engins spéciaux (CERES). Ce site remplace alors celui de Pampelonne, utilisé depuis 1948. Entre 1956 et 1968, plus de cent engins y sont lancés, incluant des fusées-sondes telles que Monica, Daniel, Antarès, Bélier, Agate, Centaure, Bérénice, et LEX

En 1968, le CERES fusionne avec d’autres entités pour former le Centre d’essais de la Méditerranée (CEM), marquant une étape majeure dans la consolidation des capacités d’essai de la France. Ce centre est aujourd’hui intégré à la Direction générale de l’Armement (DGA) sous l’appellation DGA Essais de missiles (DGA EM) .​

Un site au service de la dissuasion et de l’innovation

L’île du Levant est un terrain d’essai privilégié pour les missiles sol-air, notamment le MISTRAL, utilisé par le 68e régiment d’artillerie d’Afrique lors d’exercices en 2014. Plus récemment, en novembre 2023, le 54e régiment d’artillerie y a conduit la campagne de tirs ARTEMIS, visant à tester les capacités de défense aérienne.

Le site a également été le théâtre d’essais cruciaux pour le missile de croisière naval (MdCN), avec un tir réussi depuis la frégate multimissions Aquitaine en mai 2015. Ce fut la première fois qu’un bâtiment de surface européen procédait à un tel lancement .​

Une zone hautement sécurisée

Occupant environ 80 % de l’île, la zone militaire est strictement interdite au public. La gendarmerie de l’Armement veille à la sécurité du site, contrôlant rigoureusement les accès depuis le port militaire de Hyères . Les plages situées dans cette zone, comme celle de Rioufrède, sont également inaccessibles, préservant ainsi la confidentialité des opérations .​

L’île du Levant demeure un pilier discret mais essentiel de la souveraineté française en matière de défense, contribuant activement à la recherche et au développement des technologies militaires avancées.