Ce décret sur les feux arrière de vélo symbolise une France en proie à une production normative effrénée, au détriment des enjeux majeurs.

Cyclistes amendes

Décret feux arrière vélo – PHOTO : Var Actu

Alors que la France traverse des défis politiques et économiques majeurs, un nouveau décret relatif aux feux arrière de vélo vient illustrer l’infatigable production normative du gouvernement. Ce texte, signé par plusieurs ministres démissionnaires, suscite des interrogations sur les priorités actuelles de l’État.

Clément Pétreault, confrère du journal Le Point, en fait état dans sa chronique de ce mercredi 11 décembre.

Une réglementation pointilleuse sur les feux de vélo

Le décret du 27 novembre, n° 2024-1074, encadre de manière précise l’utilisation des feux sur les vélos et autres engins de déplacement personnel. Si la présence de feux avant et arrière était déjà obligatoire, ce texte tranche une question jusque-là laissée en suspens : les feux arrière clignotants sont désormais interdits. En cas de non-respect, les cyclistes risquent une amende de 11 euros.

Cette même réglementation innove en autorisant les cyclistes à porter des éclairages sur eux-mêmes, une pratique pourtant répandue depuis longtemps mais restée jusqu’à présent hors cadre légal. Par ailleurs, le décret précise que les cyclistes doivent adopter une file simple à certaines heures et en cas de circulation dense, renforçant les règles de cohabitation sur la voie publique.

Une bureaucratie en roue libre ?

Ces mesures s’inscrivent dans un contexte où la production législative française est souvent perçue comme excessive. Alors que d’autres pays européens œuvrent à simplifier leurs administrations, la France semble s’engager dans une surenchère normative, touchant parfois des sujets jugés secondaires. Ce décret sur les feux arrière de vélo est un exemple frappant de cette tendance.

Nombreux sont ceux qui critiquent l’État pour son incapacité à se concentrer sur des enjeux cruciaux comme la dette, le chômage ou les défis géopolitiques. Ces réglementations minutieuses, bien qu’elles visent à améliorer la sécurité routière, risquent de décrédibiliser l’action publique en la réduisant à des détails jugés insignifiants.

Vers une régulation de l’insignifiant ?

Les critiques vont plus loin en imaginant des scénarios absurdes mais plausibles dans cette logique : pourrait-on bientôt réglementer les sonnettes de vélo en décidant du type de bruit qu’elles doivent produire ? Cette dérive normative questionne la capacité de l’État à hiérarchiser ses priorités, au risque de détourner son énergie des sujets véritablement stratégiques.