En France, l’espérance de vie en bonne santé progresse, mais le 3 janvier reste le jour le plus meurtrier, avec 1.900 décès en moyenne chaque année.
Une personne âgé en forme – CREDIT : Pexels
Alors que l’espérance de vie en bonne santé continue de s’améliorer en France, le 3 janvier se distingue comme le jour où le nombre de décès est le plus élevé. Une combinaison de facteurs sociologiques et saisonniers explique cette statistique frappante.
Une espérance de vie en bonne santé en progression
Selon une étude publiée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) le 31 décembre 2024, l’espérance de vie sans incapacité augmente en France. À 65 ans, une femme peut espérer vivre 12 années sans limitation due à un problème de santé, et un homme, 10,5 années. En 2023, l’espérance de vie globale atteint 85,7 ans pour les femmes et 80 ans pour les hommes. Ces chiffres placent la France parmi les leaders européens : 5e pour l’espérance de vie sans incapacité des femmes et 7e pour celle des hommes.
Depuis 2008, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a progressé plus rapidement que l’espérance de vie globale. La part des années restantes vécues sans incapacité est passée de 44,7 % à 50,8 % chez les femmes, et de 47,7 % à 52,9 % chez les hommes. Ces progrès témoignent des avancées médicales et d’une meilleure prise en charge de la santé publique.
Une mortalité accrue en hiver, un pic le 3 janvier
Malgré ces avancées, la mortalité reste plus importante durant les mois d’hiver, période où les organismes fragiles sont soumis à de nombreuses agressions : froid, infections respiratoires, et conditions sanitaires parfois difficiles. Au cœur de cette période, le 3 janvier est le jour le plus meurtrier en France. Ce jour-là, en moyenne, 1.900 personnes décèdent, soit 19 % de plus que la moyenne journalière, qui est d’environ 1.600 décès.
Cette surmortalité s’explique en partie par des facteurs climatiques et sanitaires, mais l’Insee propose aussi une explication sociologique : les personnes en fin de vie auraient tendance à « attendre » la fin des fêtes de fin d’année pour décéder. Ce phénomène, possiblement lié au désir de partager un dernier moment avec leurs proches, contribuerait à l’augmentation significative des décès le 3 janvier, mais aussi les maladies hivernales bien présentes début janvier.
Les principales causes de décès et les défis à venir
Les cancers demeurent la première cause de mortalité en France, représentant un quart des décès, suivis par les maladies cardiovasculaires (un décès sur cinq). Toutefois, les progrès médicaux et sanitaires ont permis d’allonger l’espérance de vie de 30 % en un siècle dans les pays développés. Ces avancées laissent espérer une diminution progressive de ces causes de mortalité.
Pour autant, ces évolutions posent des défis. Avec une espérance de vie plus longue, il est crucial de garantir que ces années supplémentaires soient vécues en bonne santé. Les données récentes montrent que la France se distingue par une espérance de vie sans incapacité supérieure à la moyenne européenne : deux ans et six mois de plus pour les femmes, et un an et quatre mois de plus pour les hommes.
Un paradoxe entre progrès et réalité
Ce contraste entre les progrès de l’espérance de vie en bonne santé et le phénomène du 3 janvier reflète les enjeux multiples de la santé publique en France. Si les Français vivent plus longtemps en bonne santé, le poids des traditions et des habitudes sociales, combiné aux fragilités hivernales, continue d’influencer les dynamiques de mortalité.