Plongée dans l’histoire des Arpètes du GEM à Saint-Mandrier, une formation emblématique de la Marine nationale.
Le « GEM » – CREDIT : VarActu
En 1936, l’ingénieur général Mouly installe l’École des mécaniciens, chauffeurs et scaphandriers ainsi que l’école de Maistrance machines à Saint-Mandrier (Var). L’école fonctionne normalement jusqu’en 1939. En octobre, par crainte d’une attaque italienne, les apprentis avec leurs instructeurs, ainsi que les élèves de maistrance, sont évacués sur l’école de Lorient.
En juillet 1940, elle reprend son activité en accueillant les apprentis de Lorient. En novembre 1942, lors de l’occupation du sud de la France et du sabordage de la Flotte à Toulon, l’école est dissoute. Les bâtiments sont occupés par les marins allemands. Les élèves en instruction sont renvoyés chez eux. L’encadrement se replie sur la villa « Jeanne d’Arc » à Toulon (ex Foyer du marin catholique). Une partie part en congé d’armistice.
Les apprentis sont rappelés en 1943 et envoyés comme internes dans des écoles civiles, réparties dans diverses régions de France (Reims, Cahors, Aix,…) pour continuer leur instruction. Officiers, instructeurs et apprentis sont en tenue civile. Un centre administratif Marine, implanté à Vals-les-Bains, en Ardèche, administre tout le personnel de l’École..
Lors du débarquement de Provence en août 1944, les bombardements touchent l’École. La reprise du recrutement s’organise. Les apprentis sont rappelés. Une partie embarque sur les bâtiments de l’escadre ou vont terminer leur formation de spécialité à l’école des mécaniciens de Casablanca.
La Marine reprend possession de l’école de Saint-Mandrier et entreprend la remise en état des locaux et la création d’un stade sur l’emplacement de l’ancien jardin botanique. À Lorient, l’école a été complètement détruite et sa réutilisation n’est plus envisagée.
La vie quotidienne des Arpètes
La formation des Arpètes alliait rigueur militaire et apprentissage technique. Les journées étaient rythmées par des cours en salle (français, mathématiques, dessin industriel) et des ateliers pratiques (ajustage, forge, chaudronnerie, torpilles). Les élèves participaient également à des activités sportives, telles que l’hébertisme, et à des cérémonies militaires comme la levée des couleurs.
La discipline était stricte : inspections régulières, présentation impeccable du paquetage et respect des traditions maritimes. Les Arpètes étaient formés pour devenir des mécaniciens compétents et des marins exemplaires, prêts à servir sur les bâtiments de la Marine nationale.
Une institution en constante évolution
En 1963, l’ensemble des écoles devient le Groupe des Écoles de Mécaniciens (GEM), assurant la formation du personnel mécanicien du service général. À partir de septembre 1970, les différentes promotions d’apprentis mécaniciens reçoivent un nom de baptême, généralement un nom de bâtiment, et ce, jusqu’à la fermeture de l’école en 1989 .
En 1971, le Centre d’Instruction Naval (CIN) de Saint-Mandrier est inauguré, regroupant les nombreuses écoles de la Marine dispersées dans la région toulonnaise. L’EAMF intègre en 1989 le Groupement des Écoles Énergie de la Marine (GEEM), incluant la formation des officiers Énergie. Après 1991, la formation des électromécaniciens est assurée par le GEEM.
En 1993, le GEEM fusionne avec le CIN. Enfin, en 2002, les électromécaniciens de sécurité rejoignent le CIN, qui devient le plus grand centre d’instruction de la Marine, accueillant en moyenne 1 000 élèves ou stagiaires par jour .
L’histoire des Arpètes du GEM à Saint-Mandrier témoigne de l’engagement de la Marine nationale à former des professionnels compétents et dévoués, prêts à servir la France avec honneur et discipline.