Victor Dupont, doctorant d’Aix-Marseille Université détenu en Tunisie, a été libéré. Retour sur cette affaire marquée par un contexte politique tendu.
Victor Dupont – CREDIT : Pixabay
Victor Dupont, un doctorant en sociologie de l’Université Aix-Marseille, a été libéré après avoir été détenu en Tunisie depuis le 19 octobre. Ce chercheur de 27 ans mène des travaux sur les trajectoires socio-professionnelles des individus impliqués dans la Révolution de 2011, événement phare du Printemps arabe. Son arrestation, survenue dans des circonstances floues, avait suscité des inquiétudes dans les milieux universitaires.
Une détention inexpliquée
L’annonce de son arrestation avait été faite le 31 octobre par le directeur de son laboratoire, Vincent Geisser. Victor Dupont avait été interpellé par la justice militaire tunisienne une dizaine de jours après son arrivée dans le pays, où il effectuait des entretiens dans le cadre de ses recherches. Malgré les nombreuses interrogations, les autorités tunisiennes n’ont jamais communiqué officiellement sur les raisons de cette arrestation.
Vincent Geisser avait tenu à préciser que les travaux du jeune sociologue n’avaient aucune dimension politique ou sécuritaire. « C’est un sujet sociologique classique, sans lien avec des dissidents ou des opposants », avait-il déclaré.
Une mobilisation diplomatique intense
Le Quai d’Orsay a confirmé que Victor Dupont avait été libéré le 12 novembre et qu’il était rentré en France ce vendredi 15 novembre. Christophe Lemoine, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a salué cette libération, ajoutant que « le ministère des Affaires étrangères, celui de l’Enseignement supérieur, ainsi que l’ambassade et le consulat français à Tunis étaient restés mobilisés tout au long de cette affaire ». Toutefois, le ministère n’a pas donné de précisions supplémentaires sur les circonstances de sa détention ou les démarches ayant conduit à sa libération.
Contexte politique en Tunisie
La détention de Victor Dupont s’inscrit dans un contexte politique tendu en Tunisie, dirigée par le président Kais Saied. Réélu en octobre avec 90,7 % des voix, Saied est accusé par des ONG et des partis d’opposition de dérive autoritaire. Ce climat a pu alimenter les inquiétudes autour de la situation du doctorant, bien que ses recherches soient apolitiques.
Victor Dupont peut désormais reprendre ses travaux en toute sécurité. Cependant, cette affaire met en lumière les défis auxquels sont confrontés les chercheurs opérant dans des contextes politiques sensibles.