Le crabe bleu, espèce invasive, menace les pêcheurs méditerranéens. Des plans d’action sont en cours, et une solution culinaire pourrait émerger.
Crabe bleu Méditerranée pêche menace – CREDIT : Wikimédia Commons
Originaire d’Amérique du Nord, le crabe bleu, espèce exotique envahissante, s’impose depuis plusieurs années comme un véritable fléau pour les pêcheurs méditerranéens. Vorace et prolifique, ce crustacé colonise à grande vitesse les lagunes de Méditerranée, mettant en péril les écosystèmes locaux et l’activité des professionnels de la pêche.
Une invasion préoccupante
Repéré pour la première fois aux étangs de Villepey, à Fréjus, il y a deux ans, le crabe bleu s’est depuis multiplié de façon alarmante. Présent dans l’étang de Berre, en Camargue, et sur les côtes varoises, il s’attaque non seulement aux poissons mais également aux filets des pêcheurs, augmentant ainsi les coûts et les pertes pour ces derniers. Sa prolifération massive est accentuée par la capacité impressionnante des femelles à pondre jusqu’à deux millions d’œufs plusieurs fois par an.
Les conséquences de cette invasion se font durement ressentir. Ce prédateur détruit les populations d’espèces locales, bouleversant les chaînes alimentaires et laissant peu de place à la biodiversité méditerranéenne traditionnelle.
Des plans d’action pour freiner l’invasion
Face à cette menace, des plans d’action régionaux sont en cours d’élaboration, notamment sous l’égide de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL). Ces mesures visent à surveiller et contrôler la prolifération du crabe bleu dans les zones les plus touchées, telles que les lagunes de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Toutefois, ces initiatives nécessitent du temps et des moyens importants pour être efficaces.
Une solution culinaire ?
Paradoxalement, le crabe bleu pourrait bien finir par trouver sa place dans nos assiettes. Bien que destructeur, ce crustacé possède une chair savoureuse qui pourrait séduire les amateurs de fruits de mer. Certaines régions envisagent ainsi de promouvoir sa consommation comme moyen de réguler sa population. Cette solution, déjà appliquée à d’autres espèces invasives, pourrait transformer ce fléau en opportunité pour les pêcheurs locaux.