Le bagne de Toulon, actif durant plus d’un siècle, reste un témoin marquant de l’histoire pénitentiaire française.

Barreaux – CREDIT : Var Actu
Installé dans l’enceinte de l’arsenal militaire, le bagne de Toulon a marqué profondément l’histoire de la ville entre 1748 et 1873. Créé pour remplacer les galères à rames, le bagne servait à enfermer les condamnés aux travaux forcés, souvent dans des conditions extrêmes. Pendant plus d’un siècle, il a vu passer des milliers de forçats, devenant un symbole de la répression judiciaire mais aussi un outil économique au service de la Marine royale puis impériale.
Des galères au bagne
Avant l’apparition du bagne, les condamnés étaient envoyés aux galères pour y ramer. Mais la fin de cette pratique, rendue obsolète par l’évolution de la navigation, a conduit à une nouvelle forme de peine : les travaux forcés à perpétuité ou à temps, exécutés à terre. C’est dans ce contexte que naît le bagne de Toulon, où les prisonniers étaient affectés à divers travaux dans l’arsenal : construction navale, entretien des infrastructures, manœuvres lourdes.
Des conditions de détention inhumaines
Les conditions de vie y étaient particulièrement rudes. Les détenus, enchaînés, vivaient dans des quartiers insalubres, surpeuplés, et étaient soumis à une discipline de fer. Le travail était harassant, la nourriture maigre et les punitions fréquentes. Le taux de mortalité y était élevé, en raison des maladies, des accidents et du traitement infligé. Des personnages célèbres comme Eugène-François Vidocq ou encore Jean Valjean, héros fictif des Misérables de Victor Hugo, y sont associés dans l’imaginaire collectif.
Une fin progressive au profit des bagnes coloniaux
Dès le début du XIXe siècle, la surpopulation et la proximité du bagne avec la ville civile commencent à susciter des critiques. L’institution est progressivement vidée de ses occupants à partir de 1852, au profit des bagnes coloniaux, notamment en Guyane et en Nouvelle-Calédonie. Le bagne de Toulon ferme définitivement ses portes en 1873, laissant derrière lui une mémoire ambivalente : à la fois lieu de souffrance et rouage d’un système judiciaire et militaire.