La ville de La Ciotat, reconnue comme le berceau du cinéma, vit un moment historique avec la fermeture imminente du cinéma Le Lumière.

Le lumière la Ciotat

Le lumière la Ciotat – CREDIT : Maps

Après avoir célébré son 110e anniversaire en mars dernier, ce cinéma emblématique des Bouches-du-Rhône se prépare à baisser le rideau définitivement d’ici le 31 décembre, une décision confirmée lors du dernier conseil municipal.

110 ans de cinéma : une ère se termine

Situé au cœur de La Ciotat, Le Lumière, avec ses trois salles, a longtemps été un point de rendez-vous incontournable pour les cinéphiles locaux, au même titre que l’Eden Théâtre, un autre cinéma central. Ce clap de fin est le résultat d’une longue bataille juridique entre la mairie et l’exploitant, laissant le collectif “La Culture ça urge !” et de nombreux habitants déplorer la disparition de ce lieu culturel significatif. Le collectif exprime ses craintes : sans remplacement cinématographique adéquat dans le nouvel espace culturel prévu, La Ciotat risque de perdre son héritage cinématographique.

Une fermeture motivée par des raisons économiques

Jean Louis Tixier, adjoint au cinéma à la mairie de La Ciotat, pointe du doigt le déclin de la rentabilité du cinéma, évident depuis 12 ans. Citant des statistiques du Centre National du Cinéma, il révèle une fréquentation moyenne de seulement six spectateurs par séance en octobre, bien loin des 22 nécessaires pour atteindre l’équilibre financier. L’ouverture récente du multiplexe CGR, offrant neuf salles, a accentué cette tendance.

Des promesses de reconversion culturelle

Face aux inquiétudes du collectif “La Culture ça urge !”, la mairie affirme son engagement pour la culture. Le projet de reconversion du cinéma Le Lumière inclut la création d’un café-théâtre, d’un studio de répétition pour musiciens et artistes locaux, ainsi que le maintien d’une salle de projection pour des séances organisées par les associations de cinéma. Toutefois, ces transformations, prévues pour les deux prochaines années, ne suffisent pas à apaiser les craintes du collectif, qui continue de militer pour une offre cinématographique répondant aux besoins de la population.