Introduite pour lutter naturellement contre les pucerons, la coccinelle asiatique devient un fléau pour la biodiversité française, outrepassant nos espèces locales et s’immisçant dans nos foyers.

invasion coccinelle asiatique

coccinelle asiatique- CREDIT : pixabay

La coccinelle asiatique, bien moins familière et appréciée que sa cousine européenne, s’est imposée dans nos jardins français. Ces dernières années, “Harmonia axyridis”, initialement introduite en Europe à la fin du XXe siècle pour combattre les populations de pucerons sans recourir aux pesticides, est devenue une espèce envahissante. Avec une capacité de reproduction élevée, elle représente aujourd’hui un véritable défi pour la biodiversité locale.

Distinguée de la coccinelle autochtone par sa teinte rouge-orangé ou jaune et par le nombre de points noirs sur ses ailes, pouvant aller jusqu’à 20, l’Harmonia axyridis peut également être identifiée par un signe distinctif en forme de “M” ou de “W” derrière la tête. Plus grande et plus vorace, cette espèce invasive consomme en abondance les pucerons, mais sa prolifération menace sérieusement les coccinelles indigènes. Les études indiquent une diminution de 40 % de la population de la coccinelle à deux points depuis l’arrivée de l’espèce asiatique.

La capacité des coccinelles asiatiques à produire un poison dissuasif autour des colonies de pucerons illustre leur adaptation compétitive, rendant la cohabitation avec les espèces locales particulièrement difficile. Préférant les zones arboricoles et les vignobles, elles trouvent également refuge dans les habitations durant l’hiver, où des milliers d’individus peuvent s’installer.

Face à cette invasion, les méthodes pour les éloigner restent limitées. L’utilisation d’un aspirateur pour capturer les coccinelles indésirables est recommandée, suivie par l’élimination soigneuse des sacs pour éviter leur retour.

L’introduction de l’Harmonia axyridis soulève des questions complexes sur les interventions humaines dans les écosystèmes et leurs conséquences inattendues. Alors que la lutte biologique contre les nuisibles parait être une solution écologique, l’exemple de la coccinelle asiatique illustre les risques de déséquilibre écologique induits par l’introduction d’espèces non indigènes. Cette situation appelle à une réflexion approfondie sur les stratégies de gestion des espèces invasives et sur la préservation de la biodiversité dans nos espaces verts.