Le gouvernement maintient la hausse de la taxe sur les billets d’avion en 2025, malgré l’opposition des compagnies aériennes qui alertent sur la compétitivité.

hausse taxe billets avion 2025 – CREDIT : VarActu
Le principe d’une augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion a été maintenu lors des négociations budgétaires pour 2025, bien que les montants aient été revus à la baisse par rapport aux prévisions initiales. Cette décision suscite de vives réactions dans le secteur aérien, qui dénonce un risque de perte de compétitivité pour la France.
Une hausse modérée mais actée
Malgré l’opposition des compagnies aériennes et des exploitants d’aéroports, le gouvernement Bayrou a confirmé l’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion. Initialement prévue à 9,50 euros pour les vols en Europe, la hausse a été ajustée à 7,40 euros par billet en classe économique.
Les nouvelles grilles tarifaires établies par l’article 9bis du projet de loi de finances 2025 fixent la taxe à :
- 7,40 euros pour les vols en France et en Europe (contre 2,63 euros actuellement).
- 15 euros pour les destinations intermédiaires.
- 40 euros pour les vols long-courriers.
L’aviation d’affaires est particulièrement impactée, avec une taxation bien plus élevée : entre 210 et 2.100 euros selon la distance parcourue et le type d’appareil utilisé.
Une mesure de justice fiscale et écologique
Selon le gouvernement, cette augmentation vise à réduire le déficit public tout en ayant un impact plus important sur les voyageurs à hauts revenus. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, justifie cette mesure en soulignant l’inégalité dans l’accès au transport aérien :
« Les 20% des Français les plus riches sont responsables de plus de la moitié des dépenses consacrées aux voyages en avion. Cette taxe est donc une mesure de justice fiscale et écologique. »
La taxe devrait générer entre 800 et 850 millions d’euros de recettes, contre 460 millions actuellement et un milliard initialement prévu.
Levée de boucliers dans le secteur aérien
Face à cette décision, la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam), les exploitants d’aéroports et les compagnies aériennes dénoncent une surcharge fiscale qui pourrait pénaliser la compétitivité de la France.
Ben Smith, PDG d’Air France, s’insurge :
« La France deviendrait le pays où le transport aérien est le plus taxé en Europe. Depuis 20 ans, nous perdons 1 à 2% de parts de marché chaque année au profit de compagnies étrangères. Cette taxe risque de déplacer la valeur économique de notre trafic vers d’autres pays. »
Ryanair, de son côté, menace de réduire de 50% son activité en France si cette mesure est adoptée, tandis qu’EasyJet craint une restriction des voyages pour les classes moyennes.
Malgré ces oppositions, le gouvernement a acté son choix et François Bayrou a annoncé son intention de recourir au 49.3 pour faire adopter le texte sans débat à l’Assemblée nationale.