Étienne, un employé varois, espère que sa présence assidue au bureau jouera en sa faveur lors de l’entretien annuel pour obtenir une augmentation.
Télétravail ou présentéisme pour une augmentation – CREDIT : Pixabay
Le dilemme entre télétravail et présentéisme est au cœur des discussions dans les entreprises. Étienne, un employé modèle varois, mise sur sa présence au bureau pour décrocher une augmentation.
Travailler depuis chez soi est devenu une norme pour de nombreux salariés français. Pourtant, certains préfèrent privilégier le bureau, comme Étienne, un trentenaire varois employé dans une société d’assurances à Toulon. Alors que l’entretien annuel approche, il se demande si son choix de réduire ses jours de télétravail pour être plus présent en entreprise pourrait être un levier pour obtenir une revalorisation salariale.
Une stratégie basée sur le présentéisme
Étienne bénéficie d’un accord lui permettant deux jours de télétravail par semaine. Cependant, par choix, il n’en prend souvent qu’un, voire aucun. « Je suis plus concentré au bureau, et j’aime l’ambiance d’équipe, » explique-t-il. Ce comportement n’est pas anodin : Étienne espère que cet effort sera remarqué par ses supérieurs. « Venir tous les jours au bureau implique des frais et du temps. C’est une vraie preuve d’engagement, » affirme-t-il.
Céline Ricando, psychologue du travail, note que ce type de comportement reste ancré dans les habitudes professionnelles. « Les salariés perçus comme très investis sur leur lieu de travail ont souvent un avantage auprès de leurs managers, » explique-t-elle. Toutefois, dans un monde qui valorise de plus en plus la productivité plutôt que le temps passé sur site, cette approche peut ne pas toujours être la plus payante.
Présentéisme ou productivité : quel argument pour l’entretien ?
Selon AMira Devrelle, consultante en ressources humaines, les employés souhaitant mettre en avant leur présence au bureau doivent également prouver leur efficacité. « Ce n’est pas tant le nombre de jours sur site qui compte, mais les résultats concrets de ce travail, » souligne-t-elle. Pour Étienne, cela signifie démontrer que sa productivité est meilleure lorsqu’il est entouré de ses collègues.
Cependant, Elodie Bonetade, spécialiste des ressources humaines, met en garde : « Le télétravail est considéré comme un avantage accordé par l’entreprise. Insister sur le fait de ne pas en profiter pourrait donner l’impression que le salarié n’est pas à l’aise avec cette flexibilité, ce qui n’est pas forcément bien perçu. »
Une reconnaissance méritée pour Étienne ?
Malgré ces nuances, Étienne reste convaincu que son effort mérite d’être récompensé. « Je fais plus que ce qui est attendu de moi. Cet engagement devrait peser dans la balance, » plaide-t-il. Cependant, ses attentes doivent être mesurées : les managers considèrent souvent d’autres facteurs, tels que les résultats individuels et l’alignement avec les objectifs de l’entreprise.
Alors, présentéisme ou télétravail ? Étienne symbolise un dilemme bien actuel pour les employés varois et d’ailleurs. Si l’effort compte, seul un argumentaire équilibré basé sur des résultats mesurables pourra faire pencher la balance.