Dans le Var, l’intensification des contrôles fiscaux sur les constructions non déclarées telles que cabanons, vérandas et piscines suscite inquiétudes et frustrations parmi les habitants.

Abris de jardin

contrôles fiscaux var / une cabane de jardin – CREDIT : Var Actu

Une surveillance renforcée

Dans le Var, l’annonce d’une intensification des contrôles fiscaux sur les aménagements extérieurs tels que cabanons, vérandas, pergolas et piscines a suscité un vif émoi parmi les résidents. Depuis 2019, l’intelligence artificielle a permis de repérer 140 000 piscines non déclarées, et cette technologie se tourne désormais vers une cible plus large, incluant tout type de construction extérieure. Cette mesure, visant à lutter contre la fraude fiscale, ne fait pas l’unanimité et provoque des réactions mitigées.

Entre irritation et incompréhension

À La Seyne-sur-Mer, Luc, qui jouit de sa retraite dans le calme de sa propriété, exprime son mécontentement : “C’est comme si on vivait sous surveillance constante. J’ai régularisé ma terrasse il y a des années, mais le principe même de ces contrôles me dérange.” Cette perception de surveillance accrue est partagée par de nombreux Varois qui voient dans ces mesures une intrusion dans leur vie privée.

À Hyères, Sophie, qui a aménagé un petit coin de verdure pour ses outils de jardinage, s’indigne : “Doit-on payer des impôts pour un simple abri de jardin ? C’est absurde.” Cette réaction souligne une incompréhension face à l’idée de taxer des espaces jugés nécessaires au quotidien.

Des autorisations jugées fastidieuses

Marc, résident de Saint-Raphaël, pointe du doigt la lourdeur administrative : “Pour ajouter un simple cabanon ou une pergola, il faut se plier à un tas de démarches. Cela devient décourageant.” L’exaspération face aux nombreuses autorisations requises pour des aménagements mineurs est un sentiment largement partagé.

Vers une lutte renforcée contre la fraude

Malgré ces réactions, le ministère de l’Économie et des Finances reste ferme sur sa position. L’objectif de récupérer 40 millions d’euros pour les collectivités en 2023 par le biais de ces contrôles s’accompagnera de l’embauche de 350 agents en 2024, dédiés à la traque des bâtiments non déclarés.

une technologie questionnée

La fiabilité de l’intelligence artificielle, utilisée pour identifier les constructions non déclarées, est également remise en question. Des erreurs de détection ont été soulignées, entraînant des redressements fiscaux injustifiés. “La précision de ces outils laisse à désirer, et il manque cruellement d’agents pour effectuer des vérifications sur le terrain,” déclare Jeanne Martin, représentante de la CGT Finances publiques du Var, pointant du doigt les défis et les limites de cette approche technologique.

Un débat qui persiste

Les varois se trouvent ainsi au cœur d’un débat sur l’équilibre entre la nécessité de lutter contre la fraude fiscale et le respect de la vie privée. Les mesures annoncées promettent de continuer à alimenter les discussions dans la région, entre acceptation des responsabilités fiscales et désir de préserver une certaine liberté dans l’aménagement de son espace de vie.