Un nouveau traitement injectable, le benralizumab, révolutionne la prise en charge des crises d’asthme sévère en surpassant les stéroïdes oraux.

Benralizumab traitement asthme sévère

Benralizumab traitement asthme sévère – CREDIT : Wikimédia Commons

Une avancée majeure dans le traitement de l’asthme sévère pourrait bouleverser la prise en charge de cette maladie. Le benralizumab, un traitement injectable développé par AstraZeneca et commercialisé sous le nom de Fasenra, s’est révélé particulièrement efficace pour gérer les crises sévères, selon une étude britannique publiée dans The Lancet Respiratory Medicine. Cette innovation est saluée comme une première en plus de cinquante ans dans le domaine de la santé respiratoire.

Une efficacité nettement supérieure aux stéroïdes oraux

Le benralizumab cible directement les éosinophiles, des globules blancs responsables de l’inflammation pulmonaire. Lors d’essais cliniques menés auprès de 158 patients souffrant de crises sévères d’asthme, ce traitement a démontré une réduction significative des symptômes en seulement 28 jours. Après 90 jours, les échecs thérapeutiques étaient quatre fois moins fréquents qu’avec les stéroïdes oraux, jusqu’ici la référence pour traiter ces exacerbations. Ces résultats prometteurs pourraient redéfinir les standards de prise en charge des maladies respiratoires.

Les stéroïdes oraux, bien qu’efficaces, s’accompagnent souvent d’effets secondaires graves, notamment un risque accru de diabète et d’ostéoporose. En revanche, le benralizumab, administrable en urgence à l’hôpital ou à domicile, semble réduire ces risques tout en améliorant rapidement la qualité de vie des patients.

Un espoir pour les millions de malades

Chaque année, l’asthme sévère et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) causent près de 3,8 millions de décès dans le monde. Selon les chercheurs du King’s College de Londres, le benralizumab pourrait transformer la vie de millions de personnes en leur offrant une solution efficace et rapide pour gérer des crises souvent invalidantes.

Un traitement encore en phase d’évaluation

Malgré l’enthousiasme suscité, l’utilisation à grande échelle du benralizumab reste conditionnée à des essais cliniques plus larges, prévus pour 2025, afin de confirmer son efficacité et de mieux comprendre ses effets secondaires. Par ailleurs, le coût élevé des anticorps monoclonaux comme le benralizumab représente un frein potentiel à leur accessibilité.

Pourtant, les spécialistes s’accordent à dire que cette avancée est un tournant dans le domaine de la santé respiratoire. Comme le souligne la Dr Samantha Walker, d’Asthma and Lung UK, ce traitement ouvre une nouvelle ère, bien que la recherche sur ces pathologies reste cruellement sous-financée.