Solidaires ou réfractaires ? Les appels de phares pour signaler un radar divisent. Que dit la loi et quels sont les risques encourus sur les routes varoises ?
Appels de phares – CREDIT : Var Actu
Sur les routes varoises comme ailleurs, signaler la présence d’un radar par des appels de phares est une pratique répandue. Si ce geste semble anodin et solidaire, il soulève des questions légales, éthiques et pratiques. Les automobilistes doivent savoir ce que dit la loi et quels sont les risques encourus.
Les appels de phares : tolérés mais encadrés
Contrairement à une idée reçue, aucun article du Code de la route n’interdit spécifiquement les appels de phares. Ce moyen de communication entre automobilistes est toléré lorsqu’il sert à signaler un danger ou à améliorer la sécurité sur la route. Cependant, son usage peut être interprété comme une infraction dans certains cas.
Deux cadres légaux à connaître :
- Trouble à l’ordre public : Avertir les autres usagers de la présence d’un radar pourrait être considéré comme une perturbation d’une action de police. Dans ce contexte, les autorités pourraient verbaliser pour « trouble à l’ordre public ».
- Usage abusif des feux : L’article R416-6 du Code de la route sanctionne l’usage inapproprié des feux de croisement ou de route. Une amende forfaitaire de 135 € peut être infligée si les forces de l’ordre estiment que les appels de phares sont injustifiés.
Des sanctions rares mais possibles
Dans la pratique, il est peu courant qu’un conducteur soit sanctionné pour des appels de phares signalant un radar. La difficulté pour les autorités réside dans la preuve : comment démontrer que l’intention était de signaler un contrôle plutôt qu’un obstacle ou un danger sur la route ?
Les tribunaux français, de leur côté, sont généralement indulgents sur ce sujet. Ils reconnaissent souvent le droit à la liberté d’expression et estiment que les appels de phares relèvent davantage de la prévention que d’une entrave à la sécurité routière.
Une question d’éthique pour les conducteurs
Le débat autour des appels de phares ne se limite pas au domaine légal. Il engage également des considérations éthiques :
- Les défenseurs de cette pratique la voient comme un acte de solidarité entre automobilistes. Ils estiment que ce geste incite à ralentir et contribue temporairement à réduire les risques d’accidents.
- Les opposants considèrent qu’il s’agit d’un obstacle au travail des forces de l’ordre. Ces avertissements permettent à certains conducteurs imprudents d’échapper aux sanctions et à la responsabilisation.
La montée des « appels de phares numériques »
Avec l’avènement des applications de navigation comme Waze ou Coyote, les appels de phares perdent en popularité. Ces outils permettent aux conducteurs de signaler et localiser en temps réel les radars fixes et mobiles, créant ainsi une sorte de « solidarité numérique ».
Bien que la législation ait évolué pour interdire le signalement des radars mobiles, les options pour contourner cette règle restent nombreuses. Ces applications, très utilisées sur les routes varoises, posent à leur tour des questions similaires aux appels de phares : où tracer la limite entre prévention et contournement des règles ?
Ce qu’il faut retenir pour les varois
- Les appels de phares ne sont pas formellement interdits mais peuvent être sanctionnés dans certaines circonstances.
- La sanction possible est une amende forfaitaire de 135 €, sans retrait de points sur le permis.
- La pratique reste tolérée dans un cadre préventif, mais elle ne doit pas entraver une action de police.