Avancée exceptionnellement au 2 mai 1987 pour laisser place à la toute première Coupe du monde de rugby, la finale du championnat de France a offert un moment inoubliable aux supporters varois.
Bouclier de Brennus – CREDIT : WikimediaCommons
Le 2 mai 1987 reste gravé dans la mémoire des supporters toulonnais comme une date historique. Ce jour-là, le Rugby Club Toulonnais (RCT) remportait le championnat de France, mettant fin à une disette de 56 ans. Ce n’était pas une finale comme les autres : pour la première fois, la rencontre avait été avancée au printemps, en raison de l’organisation de la toute première Coupe du monde de rugby.
L’année 1987 marque un tournant dans l’histoire du rugby mondial. La Coupe du monde, coorganisée par la Nouvelle-Zélande et l’Australie, devait débuter le 22 mai. Afin de permettre aux internationaux français de s’y préparer sereinement, la finale du championnat national fut exceptionnellement avancée au 2 mai, une date inhabituelle pour un tel événement. Le Parc des Princes, alors théâtre des grandes heures du rugby français, accueillait cette finale opposant Toulon au Racing Club de France.
Face à un Racing ambitieux, les Varois ont su imposer leur puissance, leur discipline et leur solidarité. Menés par un pack redoutable et une défense de fer, les joueurs du RCT ont bâti leur victoire sur un rugby d’engagement total. Le score final — 15 à 12 — témoigne de l’intensité d’un match serré, où chaque point comptait.
Ce titre avait une saveur particulière pour Toulon. La dernière fois que le club avait soulevé le bouclier de Brennus, c’était en 1931. À l’époque, le rugby était encore un sport amateur, bien loin de l’engouement populaire et médiatique qu’il suscite aujourd’hui. Cette victoire de 1987 marquait donc un retour au sommet pour un club à l’identité forte, porté par une ville passionnée et fidèle.
Le triomphe de Toulon ce 2 mai 1987 fut aussi l’un des derniers grands rendez-vous du rugby avant l’entrée dans l’ère professionnelle. Il symbolise à la fois la fin d’un long cycle d’attente pour les supporters varois et le début d’un nouveau chapitre pour le rugby. Le statut d’amateur pour cette coupe du monde longue qui se jouait aux antipodes pouvait être un manque à gagner très préjudiciable. Jérome Gallion,l’emblématique capitaine de Toulon souleva le bouclier mais refusa sa sélection pour l’équipe de France en tant que remplaçant de Pierre Berbizier , privilégiant son métier de chirurgien dentiste, ce qui est bien compréhensible.